Si vieillir est un processus biologique irréversible qui affecte tous les êtres vivants, il est possible grâce au yoga d’en ralentir les effets en conservant un fort potentiel de vitalité. Ses bienfaits sont démontrés aussi bien par des études scientifiques, que par des enseignants confirmés qui posent un regard bienveillant et amusé sur la vie. Pour comprendre leurs secrets de jouvence, nous sommes allés à la rencontre de ces joyeux érudits.
Par Lionel Piovesan
© Photo Istock / laflor
Curiosité et circulation d’énergie
Tout a commencé par les questions existentielles que se posait Boris Tatzky à 18 ans : « Je suis tombé par hasard sur le livre de Devondel, professeur de gym, dans lequel il y avait cette phrase : “si vous devez trouver des réponses à vos questions existentielles, elles ne peuvent être trouvées qu’à l’intérieur de vous” ». Cette phrase va agir sur lui comme un révélateur, alors qu’un rhumatologue vient de lui prédire une chaise roulante à l’âge de 25 ans, du fait de son extrême raideur. « Je ne comprenais pas comment ces postures très compliquées, que j’étais incapable de faire, pouvaient apporter une réponse à mes problématiques personnelles ». Comme Boris est curieux de nature et souhaite éviter la paralysie, il se rend dans le cours de yoga de Roger Clerc, qui enseigne alors dans un des rares studio de yoga ouvert à Paris. Celui-ci devient son maître et lui apprend l’importance de faire des postures, non pas pour le mouvement mais pour développer une capacité d’attention, de conscience, de sensibilité afin d’ouvrir une circulation d’énergie en soi, le prana. « Son travail était remarquable, en lien avec l’intériorité », se souvient-il avec bonheur et nostalgie. C’est dans ce studio, qu’il s’initie au yoga, de longues heures durant. « À l’époque, je pratiquais jusqu’à 4 heures par jour, sept jours sur sept, ce qui m’a permis de m’assouplir de façon spectaculaire par rapport à ma raideur initiale … ».

Boris venait, grâce à son engagement dans le yoga, de déjouer les pronostics de son rhumatologue. Le yoga lui a donné, comme à de nombreux autres adeptes, la possibilité d’inverser un avis médical alarmant. Et comme il le dit, dans un grand éclat de rire, « à bientôt 80 ans, je me sens encore très souple et plein de vitalité ».
Pour Colette Poggi, indianiste et sanskritiste, c’est aussi d’un petit livre « La connaissance de soi », écrit par Marie-Magdeleine Davy, qu’est venue la découverte du yoga. « Dès les premiers mois, le yoga m’a donné envie de connaître les textes, et il est devenu évident que j’allais faire de l’étude des textes anciens indiens, mon métier. Plus j’entrais dans l’étude des textes, mieux je comprenais ce que je faisais, et notamment ce que c’était que le prana, l’énergie vitale. C’est en comprenant mieux qu’on pratique avec plus de justesse, c’est en tout cas mon expérience. »
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